Oui il y a du plaisir dans la sexualité, mais il y a aussi beaucoup d'attentes trompées. À cet égard, la porno joue un rôle très actif et séducteur. Prenons pour exemple l'Internet.
On a beau dire que les sites web consacrés à la porno sont une minorité, c'est à notre avis prendre la lunette du mauvais côté.
En réalité, sur l'Internet, devant l'intimité de l'écran, c'est le sexe et la porno qui dominent la recherche par mot-clé. Il nous apparaît donc important de souligner certains faits sur la porno mais aussi de façon plus large sur la sexualité.
Le sexe et la porno c'est un marché
Le sexe et la porno c'est un marché ($). "Sex sells" (le sexe fait vendre) comme le disent les anglophones. Il est associé à tout, de la gomme à mâcher à la bière. Il convient donc d'être critique (prudent) sur tout ce qui est véhiculé comme soi-disant vérités sur le sujet.
La pornographie n'est pas la réalité
La porno n'est pas la réalité; en fait, elle la déforme et trompe ainsi de nombreux adolescents et même des adultes. À moyen et long terme, elle ne peut mener qu'à la désillusion du côté des deux sexes.
Car la sexualité c'est plus que la porno.
Comme pour toute production d'images, le résultat montré à la télévision, dans les cinéma, les magazines et sur l'Internet, constitue une sélection des meilleures prises de vues, l'assemblage de séquences au départ découpées comme si le tout s'était déroulé de façon continue pendant plusieurs minutes. Les modèles (acteurs) sont maquillés, arrangés, les imperfections cachées, le choix des angles optimal pour ne montrer que le meilleur. Le son est même doublé par la suite.
Pire, maintenant, avec le traitement numérique des photos ou images, un sein peut être replacé, l'organe mâle augmenté de volume et ainsi de suite. C'est ce que nous pouvions lire dans un journal récemment (Jean-François Codère, "Éric et Martin, créateurs de sites internet pornos", Journal de Québec, dimanche 26 août 2001, p.25).
La désillusion pour lui
Un article traitait justement de ce sujet. Un garçon de 15 ans confiait à une sexologue: «Je suis vraiment nul, la fille n'a même pas crié» (Les ados ont une image porno de la sexualité, Journal de Québec, samedi 18 mai 2002, p. 8). Personne ne lui a appris que dans la vraie vie (pas la virtuelle), les cris de la femme sont plus souvent simulés et surtout, ne durent pas 5 ou 10 minutes, s'il y a lieu. Mais comme le gars aime ça, alors certaines en remettent un peu.
Et que dire de la loi de la gravité et ses effets sur le corps. Inutile d'en dire plus. Les chirurgies esthétiques sont là pour démontrer qu'il y a un souci réel dans notre société, à lutter contre les lois naturelles.
L'accouchement et la grossesse ont aussi des effets imprévisibles. Pour la relation centrée sur le sexe et l'esthétique, la vraie vie apporte assez souvent des désillusions. Pour le couple dont la relation est fondée avant tout sur l'amour, le respect et sur une décision, ces choses sont beaucoup plus facilement surmontables.
La désillusion pour elle
Le gars est, avouons-le, davantage capable de séparer l'acte sexuel et l'amour. Ainsi, il peut très bien désirer une expérience sexuelle sans pour autant envisager de voir la fille comme une compagne pour la vie dans un futur plus ou moins proche ou même comme l'éventuelle mère de ses enfants. Le sexe n'est pas l'amour, même si ça peut paraître dépassé de le dire. De façon générale, les gars sont plus facilement orientés vers l'acte sexuel sans détour alors que les filles cherchent généralement avant tout à être aimées, ce qui demande plus de 3 périodes de 45 minutes par semaine.
Si la relation est fondée premièrement sur le sexe et la beauté du corps, il y aura tôt ou tard de l'insécurité pour l'une ou l'autre partie. Assez vite, un partenaire sera attiré par une offre en apparence meilleure et risquera de faire le saut. Dans l'article cité précédemment, une jeune fille de 12 ans cherchait à connaître d'autres positions sexuelles. «(...) je ne l'excite plus et j'ai peur de le perdre» (Les ados ont une image porno de la sexualité, Journal de Québec, samedi 18 mai 2002, p. 8).
La désillusion pour le couple
Entrer dans une relation par la porte du sexe, c'est entrer par la mauvaise porte. Ainsi, l'accrochage émotif peut être beaucoup plus rapide, mais par contre souvent artificiel, temporaire ou déformateur de la réalité. C'est écourter la découverte de l'autre qui permettrait d'évaluer la santé d'une relation et d'évaluer si, tout compte fait, on a suffisamment de choses en commun ou s'il vaut mieux se tourner ailleurs. Chaque année perdue dans une mauvaise relation éloigne le temps où l'on peut trouver quelqu'un avec qui l'on pourra vivre une relation durable et satisfaisante.
Beaucoup de temps est ainsi perdu à butiner de fleur en fleur sans que la personne comprenne que le problème peut provenir du fait qu'on entre par la mauvaise porte dans la relation. Certaines personnes se réveillent un jour à 35 ou 40 ans avec une suite d'échecs relationnels.
Et les rôles joués par la porno ou la pression sensuelle exercée par les médias et la publicité en ce sens, sont loin d'être négligeables. Ne tombez donc pas dans le piège du mensonge de la pornographie. Le meilleur résultat à attendre n'est pas dans une nouvelle position ou une technique, mais dans un projet de vie équilibré, fait de façon réfléchi et avec plus de maturité et de vécu avant la première relation sexuelle. Car on ne peut avoir une première relation deux fois.
Si le fait de se rendre compte d'un mensonge ou d'une fausse piste sur le sujet de la sexualité est un premier pas vers la liberté, alors nous espérons que ceci y aura contribué. www.eternite.net