Note DP /Cette étude a été faite par rapport aux jeunes canadiens mais je le mets en ligne parce le cannabis ne touche pas seulement les jeunes du Canada mais du monde entier.
«Les jeunes canadiens seraient de plus en plus nombreux à développer une dépendance à la marijuana».1
Cette tendance se répercute par exemple sur la clientèle des centres de désintoxication. Thérapeutes et intervenants, incluant des éducateurs en toxicomanie en milieu scolaire, constatent aussi cette tendance chez les adolescents. Une étude ontarienne pour l'année de référence 2005, a permis d'établir parmi les jeunes consommateurs réguliers, un taux de dépendance de 8% (soit entre 1 individu sur 12 et 1 individu sur 13).
Le taux de la substance euphorisante de la marijuana, soit le THC étant passé de 1% à jusqu'à parfois 25% entre les années 1960 jusqu'à aujourd'hui pourrait expliquer en partie le problème, selon les spécialistes.
(Fin du résumé de la nouvelle)
Rupture entre le discours officiel et la réalité sur le terrain
Au début de l'année 2006, nous avons étrangement constaté qu'un site web d'un service de police présentant un tableau-résumé sur les drogues avait grandement atténué dans son contenu, en cours d'année 2005, les impacts psychologiques possibles d'une consommation de cette drogue. Le lien a alors été retiré de nos pages sur Eternite.net car cela ne reflétait pas la situation sur le terrain. Personne ne se dit dépendant psychologiquement, mais curieusement, plusieurs consommateurs réguliers ou modérés ne sont plus capables de cesser de consommer complètement, ou sinon difficilement, lorsqu'ils le voudraient. Cela rappelle cette intervention d'un auditeur d'une ligne ouverte sur le sujet de la marijuana, à la radio de Radio-Canada il y a quelques années. En ligne avec l'animateur de la tribune radio, l'auditeur de sexe masculin disait en essence qu'il est ridicule de prétendre que les drogues « douces » créeraient une dépendance, lui-même consommant quotidiennement depuis une longue période et n'ayant pas de problème de cette nature...
Ayant rencontré personnellement des jeunes dans la vingtaine qui ont connu des échecs ou des difficultés sérieuses dans leur tentative de cesser de consommer de la marijuana, et entrecoupant ces observations avec d'autres, médiatisées par des intervenants auprès de la jeunesse dans l'est du Québec, il faut se rendre à l'évidence que quelque chose cloche dans ce dossier entre le discours publics et le vécu.
Cela inquiète particulièrement à l'heure où des études très sérieuses, avec un échantillonnage important, établiraient aussi un lien avec une augmentation des psychoses, particulièrement chez les adolescents.
Quelques explications possibles à considérer
Le marché des drogues représentant un enjeu financier important pour ceux qui en font la vente et la promotion, faut-il y voir la forte probabilité d'un lobby exerçant des pressions sur nos institutions démocratiques, incluant probablement les secteurs de la santé et de la "recherche" orientée vers l'industrie?
Ou encore, cette politique de non intervention proviendrait-elle du fait que de plus en plus de professionnels et d'intervenants de la santé, des services sociaux de même que parmi les hauts-fonctionnaires, les politiciens et la population active consommeraient eux-mêmes? Ainsi, plutôt que d'ouvrir des milliers de dossiers criminels, on préfèrerait fermer les yeux et banaliser. Mais en même temps, cela envoie un message contradictoire aux jeunes, qui y trouvent une justification et un renforcement positif à leur consommation.
À notre avis, quand on considère les autres impacts négatifs possibles observés sur la santé (ex. poumons et gorge, psychoses facilitées par la consommation chez les jeunes, effets sur la mémoire) et divers aspects sociaux (ex. problématique sociale et familiale liée au financement de cette drogue et effets sur la criminalité ou la fraude, incidence sur les accidents de la route, consommation croisée avec d'autres drogues comme l'alcool ou d'autres produits cancérigènes comme le tabac, perte d'attention en classe ou de rentabilité au travail, détérioration de la qualité des relations interpersonnelles, ...), l'on peut effectivement se demander quel est l'intérêt du Gouvernement du Canada à banaliser la consommation de marijuana.
1. Josée Guérin, Les jeunes canadiens seraient de plus en plus nombreux à développer une dépendance à la marijuana, Radiojournal de 8h, Radio-Canada, mercredi 1er février 2006.